Lundi 29 mai 2017, dernier jour de mon « Yoga Teacher
Training ». Il est 16h30, j’ai pris un peu de temps pour moi et suis allĂ©e
m’installer sur mon lit pour faire le point sur ces 22 derniers jours passĂ©s
ici. Vingt-deux jours. Ce n’est pas long et pourtant durant ce laps de temps
tellement de choses ont changé en moi.
Cette formation c’Ă©tait pour, bien sĂ»r,
devenir professeur de yoga mais c’Ă©tait aussi pour moi le signe d’un re-nouveau,
d’un nouveau chapitre. Et ça a Ă©tĂ© le cas. Loin de ma famille, de mes amis, au
milieu de cette magnifique campagne, j’ai pu faire le point de ces derniĂšres
annĂ©es. J’ai rĂ©alisĂ© que j’avais emmagasinĂ© beaucoup de souffrances, que je
n’avais pas fait « le deuil » de certaines Ă©tapes de mon passĂ©, et
que tout cela m’empĂȘchait d’avancer, d’ĂȘtre la Fanny que je suis rĂ©ellement.
J’ai Ă©cris sur un papier tout ce qui m’empĂȘchait d’avancer,
Ă©crire est dĂ©jĂ tellement libĂ©rateur ! Cela m’a permis de rĂ©ellement faire
face Ă mes difficultĂ©s, de me les avouer, de les rendre bien rĂ©elles et d’en
prendre pleinement conscience.
Jour aprĂšs jour, j’ai ainsi pu « travailler » sur
tous ces points noirs, et je pense pouvoir dire aujourd’hui que tout cela ne
dĂ©teindra plus sur mon prĂ©sent, ni sur moi-mĂȘme. Ils font et feront toujours
partis de moi, mais au lieu de m’empĂȘcher d’avancer je les ai intĂ©grĂ©s et ils
font désormais ma force. Méditer a joué un rÎle vital dans cette introspection.
Ce n’est pas en mĂ©ditant que j’ai identifiĂ© tous ces obstacles, mais c’est
grĂące Ă la mĂ©ditation que j’ai rĂ©ussi Ă les franchir. En douceur, et sans
douleur. GrĂące Ă la mĂ©ditation j’ai rĂ©ussi Ă me dĂ©faire de tous ces liens du
passé, et à chaque fois je me sentais plus légÚre, plus heureuse, plus apaisée.
A plusieurs reprises j’ai cru que j’allais pleurer, mais ce n’est jamais
arrivĂ©. Pourtant je n’ai jamais retenu mes larmes, mais elles n’ont pas coulĂ©
car je pense qu’au fond de moi je n’avais qu’une envie : avancer.
(les rimes de ces derniÚres phrases sont totalement indépendantes
de ma volonté !)
Aujourd’hui plusieurs sentiments se mĂ©langent : j’ai
hĂąte de rentrer pour retrouver mes hommes mais aussi pour me lancer, partager
avec vous tout ce que j’ai appris, pour vous aider vous aussi Ă vous Ă©panouir
pleinement, surmonter vos obstacles en douceur mais sans les contourner, vous
apprendre Ă Ă©couter votre « moi intĂ©rieur ». Mais j’ai Ă©galement peur
de revenir dans le « monde rĂ©el ». Ici je suis coupĂ©e de tout, je
suis dans une bulle entourĂ©e de personnes bienveillantes oĂč jugement, jalousie,
et individualisme n’ont pas lieu d’ĂȘtre. Alors j’ai peur de revenir Ă la
rĂ©alitĂ©, d’ĂȘtre « lĂąchĂ©e dans cette jungle » et de me sentir
complĂštement dĂ©boussolĂ©e, perdue et dĂ©sorientĂ©e. J’ai peur d’ĂȘtre happĂ©e par
mon quotidien et d’oublier ces sentiments de paix, de sĂ©rĂ©nitĂ© et de bonheur
que j’ai acquis ici. J’ai peur certes, mais j’ai aussi hĂąte d’y aller.
J’ai hĂąte car je sais que le yoga et la mĂ©ditation
m’apporteront quoiqu’il arrive la stabilitĂ© nĂ©cessaire pour arriver Ă surmonter
toutes les difficultés.
J’ai hĂąte car je sais que je vais continuer Ă apprendre, Ă
me former. Je ne suis qu’au dĂ©but d’une grande aventure qui, je le sais, sera
l’une des plus belles que je connaitrais.
J’ai hĂąte car j’ai dĂ©jĂ en tĂȘte de beaux projets qu’il me
tarde de vous présenter.
Lors de notre remise des diplĂŽmes ce matin notre professeur
nous a lu un poÚme dans lequel une phrase en moi a raisonné :
« Practice
your joy, Teach your love »
Et ces quelques mots m'ont fait rĂ©aliser que oui, vraiment, j’avais hĂąte de rentrer car
mĂȘme si je ne peux pas changer le monde je pourrai toujours vous apprendre ce
que l’on m’a enseignĂ© afin que, vous aussi, puissiez le partager...
J'ai des frissons en te lisant. J'espĂšre que tu trouveras tout le bonheur que tu mĂ©rites et que promet ce changement dans ta vie. Mais tu es une battante, je n'ai crainte pour toi, tu traces ton chemin et tu sĂšmes toi mĂȘme les graines de ton bonheur.
RĂ©pondreSupprimerJe t'embrasse !
Sophie
C'est un nouveau départ plein de sens. Bravo pour ce courage d'avoir su te dégager de ton passé. (Je crois qu'il faut que j'y travaille sérieusement car il est vrai que cela parasite énormément le présent). Merci pour ce témoignage.
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