je suis elle, elle est moi

Une fois de plus cette année, j'ai regardé les nombreux messages défiler sur Instagram à propos de la Journée des Droits de la Femme en me sentant complètement déconnectée de ces discours sur le combat des inégalités, sur ces revendications féministes. Mais pour la première fois cette année, je n'ai pas culpabilisé à cette idée car j'ai enfin compris quelle image avait la Femme à mes yeux.


Finalement, et comme pour tout, c'est encore ici une histoire de perception et d'expérience. Je vois et considère vraiment les hommes et les femmes sur un même pied d'égalité, je ne me sens pas plus ou moins forte et je ne considère pas un homme plus ou moins fort que moi. Nous avons chacun des spécificités, nos propres forces qui sont complémentaires et qui viennent s'équilibrer. Ce que l'on peut appeler "diktats" de la société ne m'influencent pas, car j'estime que la seule personne qui peut m' influencer est moi-même. Et finalement, au fond de moi, je ne ressens aucun sentiment d'injustice, de révolte ou de besoin d'affirmation par rapport aux hommes car jusqu'à présent ce ne sont pas eux qui m'ont fait le plus souffrir. Ce sont des femmes.

Les trahisons les plus douloureuses, les mots les plus durs, les silences les plus destructeurs, les injustices les plus cruelles, ce sont des femmes qui me les ont faites. Les personnes qui m'ont le plus amochée jusqu'à aujourd'hui ont été des personnes censées être "du même bord" que moi. La peur d'être déçue, de souffrir, d'être trahis expliquent d'ailleurs pourquoi je n'ai aujourd'hui que très peu de vraies amies et pourquoi je ne m'investis que très peu dans des relations amicales avec des filles. Jusqu'à il y a peu cela me faisait énormément souffrir car je n'avais pas vraiment identifié, compris pourquoi j'étais incapable de me lier d'amitié. Mais depuis quelques mois je commence à me guérir, à prendre conscience et à expérimenter l'importance du soutien des femmes entre elles. Non pas dans l'optique de faire face aux hommes ou n'importe qui d'autre, mais ne serait-ce que pour s'entre-aider à grandir elles-mêmes, à mieux ce connaitre, à apprendre à s'aimer. J'ai compris que nous sommes ainsi faites, que nous pouvons bien entendu y arriver toutes seules mais qu'en nous aidant les unes les autres nous pouvons aller beaucoup plus loin. Ainsi, je ressens que cette paralysie commence à faire place à une profonde envie, un besoin intense de regrouper des femmes autour de moi afin de faire tomber nos tabous, nos barrières, nos peurs, nos peines, nos blessures et de s'entraider pour être plus fortes, plus épanouies, plus libre (c'est d'ailleurs dans cet optique que j'ai lancé les Moon Circles, ces ateliers yoga & méditation reliés à la Lune).

Alors en ce 8 Mars, c'est cette femme que nous avons toutes en nous (même si parfois nous l'ignorons) que je célèbre: une femme apaisée, bienveillante, sans jugement envers elle-même et les autres. Une femme qui a conscience que chaque femme qu'elle regarde dans les yeux est le miroir d'elle-même: "je suis elle, elle est moi".