"go with the flow" - faire grandir son entreprise et garder son enfant... en même temps !




Bientôt 4 mois que j'ai Gabin avec moi à temps plein à la maison. Cela me semble court et long à la fois, le temps où il allait chez sa nounou me semble tellement loin ! Pour la petite histoire, cela s'est décidé très rapidement: depuis un moment avec Mathieu nous hésitions à le prendre avec nous à la maison mais une chose nous retenait c'est que j'allais le garder la plus grande partie du temps et j'avais peur que cela m'empêche d'avancer dans mes projets professionnels comme je le voulais.




Passer d'une journée de travail de 7 heures qui m'était déjà trop courte à une journée où mon seul moment où je pourrais avancer à fond serait les 2 heures de sieste me paraissait être un suicide professionnel que je n'avais pas envie de risquer. Mais d'un autre côté, j'avais profondément envie que Gabin soit à la maison pour que l'on profite à fond avant qu'il ne fasse sa rentrée en septembre. J'ai la chance d'avoir un travail me le permettant, et j'avais également envie de profiter de cette opportunité. Entre temps, notre nounou a eu l'opportunité de partir travailler pour sa passion son arrêt s'est fait très rapidement, et j'en ai été ravie. Ravie pour elle, car j'encourage du fond du coeur chaque personne à suivre ses rêves, et ravie pour nous car cela nous a permis de prendre cette décision que nous n'arrivions pas à prendre !

Les débuts n'ont finalement pas été aussi chaotiques que ce à quoi je m'attendais, bien au contraire ! Tout s'est mis en place très naturellement et avec une facilité déconcertante. Gabin s'est mis à faire de longues siestes l'après-midi (2h-2h30 contre même pas 1h quand il allait chez sa nounou), et à jouer tout seul lorsque j'avais besoin de prendre une petite heure pour travailler. C'est plutôt au bout d'1 mois que les difficultés se sont faites ressentir, lorsque mon retard dans mon planning de travail s'accumulait et que je n'arrivais pas à le rattraper. Les grands-parents ne sont pas sur place pour nous dépanner si besoin, Mathieu a travaillé à sa boutique 7j/7 pendant 3 mois, je me suis retrouvée seule à tout gérer à la maison. La frustration s'est alors faite sentir, de façon très sournoise d'abord si bien que je ne l'avais pas vraiment identifiée. Une mauvaise humeur qui pouvait arriver sans prévenir, et surtout des réflexions non appropriées adressées (ou parfois seulement ressenties) à Mathieu car au fond de moi je l'enviais de pouvoir travailler, brainstormer, trouver des idées créatives pour faire avancer son entreprise alors que moi j'avais à peine le temps de répondre à des emails. J'étais en plein lancement des Cristals Kits, cela avait été un succès auquel je ne m'attendais pas, je ne rêvais que d'une chose c'était de me poser pour imaginer tout ce que je pouvais faire autour de ça, mais cela m'était impossible. Sachant qu'à côté de cela j'ai également ce livre sur les pierres que je réalise de A à Z (rédaction, photos, mise en page, impression, ...), et toute mon activité avec mon studio de yoga. J'ai mis du temps à poser des mots sur ce qui m'arrivait, comme bien souvent c'est plus facile de s'en prendre aux autres plutôt qu'à soi-même. Une fois de plus c'est la méditation qui m'a aidé à y voir plus clair, et une fois de plus aussi j'ai laissé les choses traîner avant de faire la démarche de m'en sortir. Mais il me semble que c'est un passage dont nous avons tous besoin, aller bien au fond avant de pouvoir/vouloir remonter... non?

Ce cap du premier mois n'a vraiment pas été évident mais m'aura appris quelque chose de primordial: si je veux pouvoir concilier mon entreprise et Gabin, il faut que j'accepte d'aller à son rythme. Il faut que j'apprenne la patience, que j'apprenne à prendre mon temps, à ne pas me précipiter et à faire une chose à la fois. Il faut que j'apprenne à lâcher-prise, à accepter que tout ne soit pas parfait mais à faire du mieux que je peux et ajuster ensuite en cours de route. L'expression "choisir son combat" a pris également tout son sens (même si techniquement parlant je ne vois aucune tâche du quotidien comme tel), car j'ai bien compris que si je veux que les choses soient bien faites (soit passer du temps avec Gabin, travailler, m'occuper de la maison... et de moi aussi !) je dois me concentrer sur ce que je fais et rien d'autre. Pas de jeu avec Gabin en pensant au prochain stage yoga, pas de réponse d'email en faisant mes courses, ...
Bref, soit tout l'inverse de mon tempérament et de mon ancienne façon de faire ! D'où j'imagine cette période de blocage, où je luttais contre cela pour avancer toujours plus vite tête baissée. C'est drôle, cela m'a vraiment sauté aux yeux durant un cours de yoga que je donnais ce matin et au cours duquel ces mots sont sortis de ma bouche "ne résistez pas contre les tensions physiques de votre corps, accompagnez-les avec chaque souffle et remarquez combien plus vous les acceptez, et plus elles se dissiperont". Et je me suis dit "mais en fait, c'est tellement valable dans la vie de tous les jours. Accepter nos difficultés plutôt que de résister. "Go with the flow" comme le disent nos amis anglo-saxons et qui est devenu mon mantra du quotidien.

Et vous savez quoi? Je n'ai jamais été aussi productive que depuis que Gabin est avec moi, avec seulement 4 heures de travail par jour en moyenne. Gabin n'a jamais aussi vite grandit et appris que depuis qu'il est avec moi à la maison. Je ne sais pas si c'est la recette miracle, mais c'est en tout cas celle qui fonctionne pour moi en ce moment et il n'y a pas un seul jour où je ne suis pas reconnaissante de cette chance de pouvoir concilier mon rôle de maman et de "chef" d'entreprise en même temps !

4 commentaires

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  2. Je partage tout à fait ton ressenti ! Maman depuis 3 mois et en congé mater j’ai beaucoup lutté au début reprochant presque à mon fils de vouloir s’endormir dans mes bras (!!) et un jour le déclic : c’est de cela dont il a besoin aujourd’hui et donc le reste peut attendre ! Je suis donc aussi son rythme, essaie de faire une chose à la fois (pas facile) et lâcher prise (en court d’apprentissage ;-)). Bravo à toi et bonne continuation !

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  3. Je comprends tout à fait ce que tu décris. Je suis également maman entrepreneure de 2 enfants (7 et 1,5 ans). Je n'ai pas vraiment eu de congé maternité après la naissance de Mini A. car j'étais dans une grosse période de travail. Heureusement j'ai eu le soutient de ma maman qui est venu chez moi 1 mois et de mon conjoint qui a mis son entreprise de menuiserie un peu de côté. 1 an plus tard nous avons inversé la vapeur. Il a repris son activité de plus belle et je m'occupe de Mini A. sans pour autant délaisser mon activité. J'ai une clientèle, je ne peux pas me permettre de la lâcher, je mettrai la clé sous la porte. Mais comme si cela ne suffisait pas, nous avons décidé de déscolariser Little L. pour pratiquer l'I.E.F. Sommes-nous un peu fous ? Je ne crois pas. Je me rends juste compte que m'occuper de mes enfants ne m'empêche pas de travailler. En voyant leurs parents travailler, les enfants se rendent aussi compte que c'est important et que ça fait partie de la vie.

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    1. Merci pour ton retour et ton partage Soizic ! Je viens de prendre connaissance à l'instant de ton commentaire (d'où mon délais de réponse un peu long) et votre expérience et vos choix me parlent et m'inspirent vraiment. Tu as tout à fait raison, cela leur permet de prendre conscience de l'importance du travail, de ce que cela peut impliquer, à quoi cela peut servir, le fait de nous voir travailleur leur permet de comprendre de manière concrète ce qui peut souvent leur paraitre flou et impalpable, et cela nous permet de leur transmettre nos valeurs qui y sont associées.

      Et quel bonheur de pouvoir être à notre compte afin de façonner notre vie de famille et professionnelle comme nous le souhaitons :)

      Bises et à très vite !

      Fanny

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