se laisser le choix... d'avoir le choix




Avec maintenant quelques mois de recul, durant lesquels j'ai de trĂšs nombreuses fois rĂ©pondu Ă  la question "mais d'oĂč t'est venue cette idĂ©e d'enseigner le yoga?", j'ai rĂ©ussi Ă  pousser l'analyse un peu plus loin et Ă  comprendre une chose: c'est Ă  partir du moment oĂč l'on arrĂȘte de poursuivre coĂ»te que coĂ»te ses rĂȘves, ses objectifs que de nouvelles opportunitĂ©s s'ouvrent Ă  nous.




Issue d'une école de commerce et ayant travaillé dans le marketing et le merchandising, lorsque je suis arrivée à Biscarrosse c'est tout naturellement que j'ai essayé de poursuivre dans cette voie. J'ai donc bataillé, ramé, galéré pour arriver à trouver quelque chose dans ce milieu.
En parallĂšle j'avais 2 autres idĂ©es fixes, voire obsessions: dĂ©mĂ©nager dans le sud-ouest (oui bon, techniquement Bisca est le sud-ouest, disons plutĂŽt le sud sud-ouest) et ĂȘtre Ă  mon compte.

En 6 ans j'ai donc: tenu une boutique, Ă©tĂ© pigiste, rĂ©dactrice free-lance, j'ai organisĂ© des Ă©vĂšnements et mĂȘme travaillĂ© en tant qu'agent commercial. Je faisais tout ce qui Ă©tait en mon possible pour arriver Ă  ce qui, je le croyais, Ă©tait mon "idĂ©al" de vie: ĂȘtre indĂ©pendante dans le domaine du marketing/communication et habiter entre Hossegor et Biarritz (d'oĂč je suis originaire). Au fond de moi je savais que quelque chose n'allait pas, qu'un truc clochait, Ă  chaque nouveau projet je sentais que ce ne serait pas celui qui me ferait vivre mais jamais je n'ai pensĂ© Ă  essayer de retourner le problĂšme pour apprĂ©hender les choses de façon diffĂ©rente: j'allait d'Ă©chec en Ă©chec, je rĂ©pĂ©tais sans cesse le mĂȘme schĂ©ma, j'Ă©tais de plus en plus mal Ă  l'aise avec ce comportement de girouette Ă  tel point que je n'osais mĂȘme plus dire aux gens ce que je faisais et pourtant, je continuais tĂȘte baissĂ©e... jusqu'au jour oĂč il y a eu cette goutte d'eau: un post prometteur sur Biarritz, en CDI, celui qui allait nous permettre de dĂ©mĂ©nager dans le coin avec Mathieu, qui au moment de la signature du contrat ne s'est finalement pas fait car la sociĂ©tĂ© (d'origine australienne) a sans prĂ©venir dĂ©cidĂ© de fermer la filiale europĂ©enne. Ca a Ă©tĂ© le dĂ©clic, et je me suis dit "maintenant stop, j'arrĂȘte de m'agiter dans tous les sens". J'en Ă©tais venu Ă  une conclusion, celle que je n'Ă©tais pas faite pour ĂȘtre Ă  mon compte (pourtant un rĂȘve d'enfant) et que j'Ă©tais encore moins faite pour le monde du commerce. J'ai donc arrĂȘtĂ© de cogitĂ©, arrĂȘtĂ© d'essayer de trouver de nouveaux projets Ă  lancer, arrĂȘtĂ© de me faire des noeuds au cerveau. Et c'est lĂ , sans prĂ©venir, qu'un soir avant de me coucher j'ai rĂ©alisĂ© que je voulais enseigner le yoga.

Mais au-delĂ  de toute cette histoire, ce que j'ai compris surtout c'est que quelques soient nos objectifs, nos rĂȘves, il faut se laisser une part d'imprĂ©vu, ne pas se mettre d'oeillĂšres et accepter de changer nos plans. Nous pensons savoir ce qui est bon pour nous, mais parfois nous nous trompons. Maintenant avec le recul je l'ai bien compris: cette situation de malaise qui m'habitait n'Ă©tait rien d'autre qu'un "signal" me disant que je faisais fausse route. Signal que je n'ai pas voulu et pas su Ă©couter.
Et pourtant maintenant j'ai rĂ©ussi Ă  toucher du doigt mes rĂȘves: ĂȘtre Ă  mon compte et avoir un mĂ©tier qui me passionne. Je n'ai d'ailleurs plus aucune envie de dĂ©mĂ©nager, ce "besoin" s'est volatilisĂ©, il ressemblait plus Ă  un processus de "fuite du problĂšme" qu'une rĂ©elle envie.

Ce n'est pas facile, mais il faut arriver Ă  donner Ă  notre esprit des moments de calme pour lui donner l'opportunitĂ© de s'exprimer mais aussi (et surtout !) ĂȘtre en mesure de savoir l'Ă©couter. Et ce n'est qu'Ă  partir de ce moment lĂ  que nous sommes vraiment capable de savoir ce que nous voulons, mais aussi que les opportunitĂ©s s'offrent vraiment Ă  nous.

D'ailleurs, ne vous est-il jamais arrivĂ© d'obtenir ce que vous souhaitiez Ă  partir du moment oĂč vous aviez "lĂąchĂ© l'affaire" ? Et de l'obtenir d'une façon le plus souvent bien Ă©loignĂ©e de celle dans laquelle vous vous obstiniez ? Essayez de vous souvenir... cela ne concerne pas forcĂ©ment un Ă©vĂšnement dĂ©terminent de votre vie (comme mon exemple ci-dessus), cela peut ĂȘtre quelque chose de votre quotidien. Mais prenez en conscience afin d'ĂȘtre capable d'Ă©couter votre intuition et de dire "oui" aux opportunitĂ©s qui se prĂ©sentent Ă  vous si elles vous plaisent, mĂȘme si vous n'avez aucune idĂ©e de ce que cela donnera. Qui sait, peut-ĂȘtre qu'elles vous mĂšneront encore bien plus loin que vos rĂȘves ?



6 commentaires

  1. Ton article me touche Ă©normĂ©ment et je me reconnais dĂ©jĂ  dans ton parcours. Je suis actuellement dans une grande Ă©cole de commerce, spĂ©cialisĂ©e en marketing et bientĂŽt diplĂŽmĂ©e. Et pourtant je sais d'avance que cette voie ne sera pas la mienne trĂšs longtemps. Ou du moins pas comme la plupart des gens l'envisagent. Je suis cette voie pour avoir un bagage mais aussi pouvoir crĂ©er quelque chose par moi-mĂȘme. Une boutique, un concept, un petit quelque chose pour rendre la vie des autres plus belle, plus douce, plus heureuse.
    Alors voilà, ton parcours m'inspire énormément et je compte bien continuer à ses suivres tes belles aventures.

    Bisous ma douce,

    PĂȘche
    www.pecheneglantine.wordpress.com

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    1. Hello,

      Merci beaucoup pour ton retour et ton témoignage. Tout comme toi j'ai fait mon école de commerce plus pour le bagage que par passion, et malgré tout cela m'apporte énormément aujourd'hui dans ma façon d'appréhender mon travail, de le gérer, de communiquer dessus... "rien n'est jamais vain" :)
      L'important est de prendre toutes les bonnes choses qui sont Ă  prendre, mĂȘme dans les situations les moins Ă©videntes ! Et ce sont Ă©galement toutes ces expĂ©riences qui nous façonnent et font que l'on peut apporter un peu de rĂ©confort, de soutien, d'inspiration, de motivation, ... aux autres par la suite :)
      Je te souhaite de tout coeur d'arriver Ă  faire de belles choses !

      A trĂšs vite,

      Fanny

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  2. Pour l'anecdote, c'est quand je me suis inscrite Ă  une formation de prof de yoga que j'ai eu la mutation dont je rĂȘvais depuis 10 ans!

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  3. Hello !

    De mon cÎté j'ai poussé le vice encore plus loin : école d'ingénieur + école de commerce.
    J'ai ramé dans le marketing pharmaceutique pendant des années, avant d'avoir le déclic. Maintenant, je bosse dans une asso afin d'aider les créateurs d'entreprises dans leurs premiÚres années de gestion. Je passe mes journées à aider les autres, à les faire se sentir moins seuls dans leurs difficultés, épaulés... Et ça me fait tellement de bien !

    MĂȘme si je sais que ce n'est pas le job que je garderais toute ma vie, je commence au moins Ă  toucher du doigt ce que j'aime faire, et Ă  m'Ă©loigner de ce que je n'aime pas !

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  4. Un texte qui fait tellement écho ! merci pour ça.
    Un parcours dans le commerce pour moi et une formation professionnelle dans le merchandising en arrivant sur bordeaux il y a 3 ans et j'ai ramé aussi . J'ai donc continué à bosser dans une boutique , j'ai vraiment envie d'entreprendre une reconversion dans autre chose car je sais aussi au fond qu'il faut que je fasse quelque chose d'autre.
    Ce qui me fait continuer c'est de mettre de la joie et de la bonne humeur dans le quotidien de mes clientes , j'espĂšre trouver petit Ă  petit ma voie comme toi .
    Je pratique le yoga depuis 2 ans et j'aime vraiment ça .En tout cas , tu as l'air vraiment Ă©panouie dans cette nouvelle aventure et j'espĂšre faire un cours avec toi ça me ferait vraiment plaisir, j'ai vu que tu mettrais peu ĂȘtre un crĂ©neau sur andernos Ă  l'annĂ©e ou sinon je viendrai un jour de repos Ă  biscarrosse.
    des bisous

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