retour aux sources




N.B: j'ai Ă©cris ce texte il y a 1 semaine. Nous n'avons pas eu le logement dont je parle plus bas, mais depuis avons trouvĂ© un qui nous correspond beaucoup mieux. Comme quoi, l'Univers a en stock des choses parfois bien plus grandes que celles auxquelles nous aspirons... J'ai choisi de garder ce texte intact, dans son jus (et certainement avec ses fautes, lorsque je l'ai Ă©cris cela venait du plus profond de moi-mĂȘme, comme une pulsion) car en seulement quelques jours j'ai fait un pas immense quant Ă  ce travail de confiance et lĂ©gitimitĂ©. Travail dont je vous parlerai dans un prochain article. De plus, ce texte a complĂštement contribuĂ© Ă  tout ce processus de manifestation (complĂ©tĂ© de cristal grid,  mĂ©ditations et Ă©criture) que j'ai fait pour manifester notre nouveau logement et notre nouvelle vie, et je souhaite le garder aussi pour moi. Pour pouvoir le relire dans quelques mois, annĂ©es, afin d'avoir une trace du chemin parcouru.




La boucle est bouclĂ©e. Plus jeune, je ne rĂȘvais que d'une chose: partir, quitter cet endroit qui m'a vu naĂźtre et grandir (le Pays-Basque). Non pas parce que je ne l'aimais pas, mais parce que j'avais soif de dĂ©couvrir le monde.
A 18 ans, le bac en poche je suis partie à Bordeaux, s'en est suivi l'Australie, puis Paris pour enfin atterrir à Biscarrosse. Avec, au milieu de tout ça, de nombreux voyages autour du monde.
Biscarrosse a Ă©tĂ© le point de chute oĂč je suis restĂ©e le plus longtemps: presque 8 ans ! Pourtant, mĂȘme si j'ai de l'affection pour cet endroit, je n'ai jamais rĂ©ussi Ă  m'y adapter complĂštement. Sauf que c'est dur de mettre des mots et comprendre ce que l'on ressent au plus profond de soi surtout quand on a pris soin de bien l'enfouir et le refouler, et c'est encore plus dur de l'accepter et de le verbaliser (pour moi en tout cas).
Comment expliquer que je ne me sens pas complĂštement moi-mĂȘme dans un cadre aussi idyllique alors que d'autres ne voient l'ocĂ©an que quelques jours dans l'annĂ©e (ou ne l'ont encore jamais vu) ? Comment oser rĂȘver d'avoir des boutiques, des restos, des cafĂ©s sympas ET ouverts Ă  l'annĂ©e quand on est si privilĂ©giĂ© ? Comment oser se plaindre de choses aussi superficielles ? Lorsque j'osais le dire Ă  haute voix, je me justifiais systĂ©matiquement "je sais c'est bĂȘte...", "je sais c'est rien...". Et pourtant, au fond de moi la souffrance Ă©tablie par ce manque Ă©tait bel et bien lĂ .
Lors d'un week-end passé chez les parents de Mathieu à Hossegor récemment, et alors que l'on faisait un stop à une Úre de jeux pour Gabin au bord du lac, j'ai ressenti une fois de plus cette boule dans mon ventre et ma gorge. Je la connais bien, elle vient toujours s'y loger quand on descend par ici et se fait plus forte quand on remonte chez nous. D'habitude je la fais taire et je la reloge tranquillement chez elle, bien au fond, pour ne plus qu'elle vienne me déranger. Mais cette fois-ci je l'ai laissée s'exprimer et j'ai osé dire à Mathieu que c'est vraiment ici que je me sens chez moi.

Et en le formulant, j'ai pris conscience d'une chose: oui, j'ai le droit de vouloir vivre dans un cadre de vie oĂč l'ambiance est jeune, dynamique et surtout entrepreneuriale, oui j'ai le droit de vivre dans une rĂ©gion oĂč il y a des studios de yoga (et oĂč j'ai mĂȘme le choix entre plusieurs oĂč pratiquer!) parce que non une pratique seule avec moi-mĂȘme ne me suffit pas, oui j'ai le droit d'avoir envie d'habiter quelque part oĂč des restaurants, des cafĂ©s, proposent des cartes vĂ©gĂ©tariennes et healthy, oui j'ai le droit de souhaiter avoir ma famille et mes ami(e)s Ă  un maximum de 30 minutes de chez moi (et non 2 heures), et oui j'ai le droit de vouloir vivre dans un lieu oĂč je pourrai m'Ă©panouir professionnellement car je sais que j'y trouverai les personnes chez qui cela fera Ă©cho.
Et surtout, j'ai pris conscience que non, cela n'est pas superficiel et que non, cela ne fait pas de moi quelqu'un de superficiel. Que je ne suis pas toujours obligée de composer avec ce que j'ai sans jamais demander ce que je veux, et en mettant en sourdine ce dont j'aspire.
J'ai pris conscience que ces besoins sont légitimes, j'ai fait le test de m'en passer pendant 8 ans et plus que jamais je sens au plus profond de moi que ce sont des conditions nécessaires à mon équilibre.

Ce n'est pas la premiĂšre fois que nous entamons un dĂ©mĂ©nagement par ici, les 2 fois oĂč nous avons essayĂ©s prĂ©cĂ©demment ce sont soldĂ©es par des Ă©checs. Maintenant je sais pourquoi: ce n'Ă©tait juste pas du tout le bon moment. J'avais encore des choses Ă  rĂ©gler avec moi-mĂȘme, avec les autres, des blessures Ă  panser et cicatriser, mais aussi et surtout, besoin de me trouver. Et sans ces annĂ©es Ă  Biscarrosse, oĂč je n'avais Ă  proximitĂ© raisonnable ma famille, mes amis et ce confort matĂ©riel auquel j'aspire, tout ce travail sur moi-mĂȘme aurait Ă©tĂ© impossible. Cela n'a franchement pas Ă©tĂ© une partie de plaisir, mais vous savez aussi ĂŽ combien je chĂ©ri ces pĂ©riodes d'inconfort synonymes de transition et d'apprentissage (enfin, surtout depuis que je prends conscience qu'elles en sont rĂ©ellement... soit depuis 2 ans ah ah).

Il y a mĂȘme pas 1 an vous m'auriez demandĂ© si j'avais une tendance Ă  me juger, je vous aurais rĂ©pondu que non. Et pourtant, ces derniers jours je rĂ©alise Ă  quel point j'ai Ă©tĂ© dans le jugement de moi-mĂȘme, le jugement de mes capacitĂ©s, de ma lĂ©gitimitĂ©. Cela ne prenais juste pas la forme de jugement Ă  laquelle je pensais: c'Ă©tait beaucoup plus insidieux, indirect, et si profond qu'il m'Ă©tait impossible aux premiers abords d'en prendre conscience.

Nous sommes Ă  24h d'avoir un retour pour la maison de nos rĂȘves Ă  Bidart et je suis confiante. Confiante et excitĂ©e, car au fond de moi je sais qu'elle est pour nous. Tous les soirs quand je m'endors et tous les matins quand j'ouvre les yeux, je nous y vois. Cela se fait tout naturellement, sans mĂȘme que j'ai besoin d'y penser. Mais surtout, je sens: je sens que c'est lĂ  bas que j'aurais complĂštement fini mon travail d'ancrage, car je serai enfin de retour Ă  la maison. Je me revois petite aller chercher une tranche de miche Ă  l'anis au Moulin de Bassilour, je revois encore en dĂ©tail l'Ă©cole maternelle dans laquelle Gabin va bientĂŽt aller, je me souviens encore des dimanches matins en famille Ă  la piscine de Biarritz, des couchers de soleil depuis la chapelle et nos longues heures Ă  arpenter les rochers de la plage du centre avec nos Ă©puisettes pour aller chercher les coquillages et les crabes.
Et je me vois, aujourd'hui, partager tout cela avec Gabin et Mathieu, mais aussi avec toutes mes amies d'enfance restĂ©es sur place et leurs enfants. Je me vois le dimanche midi manger avec papi et mamie et ne faire que 30 minutes de route pour rentrer Ă  la maison. Je nous vois avec Mathieu et Gabin prĂ©parer notre pique-nique et marcher les 200 mĂštres qui nous sĂ©parent de la plage pour aller nous y installer. Je me vois sortir, aller prendre un thĂ© et rire avec mes amies, rire de tous ces souvenirs que nous avons crĂ©Ă©s ces 30 derniĂšres annĂ©es et continuer Ă  en crĂ©er de nouveaux. Je me vois aller pratiquer avec les profs de yoga que j'aime tant et ce rĂ©guliĂšrement, je me vois guider ces sĂ©ances de mĂ©ditations hebdomadaires qui me tiennent tant Ă  coeur, organiser des ateliers, guider des sĂ©ances de yoga, pratiquer des soins Ă©nergĂ©tiques avec les pierres, et mettre en place tout ce que j'ai en tĂȘte professionnellement.
Tous les signes sont lĂ , j'en ai tellement depuis que nous avons dĂ©cidĂ©s de venir s'installer ici ! Et ils sont d'autant plus nombreux quand je suis sur place. C'est dur d'attendre, j'ai beaucoup de mal ces derniers jours Ă  ĂȘtre dans l'instant prĂ©sent tant mon esprit ne cesse d'aller Ă  cette maison (et aussi Ă  mes emails pour voir si le proprio a finalement dĂ©cidĂ© de donner sa rĂ©ponse plus tĂŽt que prĂ©vu, ah ah). Ce matin au rĂ©veil j'ai fait une mĂ©ditation de recentrage, en laissant de cĂŽtĂ© la maison, l'excitation du dĂ©mĂ©nagement (qui doit se faire le week-end prochain!) pour revenir Ă  mon corps, Ă  mes ressentis de ce jour. Et cela m'a beaucoup aidĂ©, je n'ai gardĂ© en moi que l'euphorie du moment sans la frustration de l'impatience, ce qui est tellement plus facile Ă  vivre pour tous ! Mais j'ai hĂąte, tellement hĂąte. J'en ai les larmes aux yeux rien que d'y penser, ce ne sont pas des larmes de soulagement mais des larmes de gratitude. Des larmes de joie d'y ĂȘtre enfin arrivĂ©e, de ne jamais avoir baissĂ© les bras mĂȘme dans les moments oĂč j'Ă©tais complĂštement incapable d'imaginer un quelconque avenir. Parce que malgrĂ© tout, au fond de moi, je savais que ce jour allait arriver. Et ça y est, il est lĂ , on y est. Je sais que je suis Ă  l'aube d'un nouveau chapitre de ma vie, et de notre vie de famille. On quitte le bien pour aller vers du mieux, et nous sommes fin prĂȘts !

3 commentaires

  1. Oh la la comme ton texte me fait Ă©cho... Nous sommes en questionnements de dĂ©mĂ©nagement et d'endroit (de dĂ©partement ? De rĂ©gion ? >depuis 3 ans... Partir ou rester ? Aller oĂč ? Suivre le cƓur ou la raison ? Nous c'est la situation inverse, nous ne sommes qu'Ă  15 min des parents mais nous souhaitons nous Ă©loigner. Et toutes tes questions du dĂ©but je me les pose aussi. Nous habitons aussi une belle rĂ©gion... La Provence fait rĂȘver plus d'une personne... Et pourtant nous voulons en partir... Pour le moment rien n'est dĂ©cidĂ©, rien n'est fait car trop de choses Ă  rĂ©gler ici avant... Mais je sais que le jour venu, nous saurons ! Nous saurons ce qui est le mieux pour nous 5 et nous serons guidĂ©s pour aller du bien vers le mieux.
    Je vous souhaite une belle nouvelle vie lĂ  oĂč ton cƓur bat ♥️
    @peace.and.bliss

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  3. Super nouvelle ! On va peut-ĂȘtre pouvoir se voir cet Ă©tĂ© alors heheeee :D
    Je comprends tellement ce que tu ressens...et le mieux dans tout ça, c'est que cette sensation de bien-ĂȘtre profond, de "la boucle est bouclĂ©e", de "belong to the place" elle DURE sur le long terme. Cela fait bientĂŽt 2 ans que je suis revenue sur Toulouse aprĂšs des annĂ©es ailleurs oĂč j'Ă©tais bien mais en "flottement". Encore aujourd'hui je remercie le ciel d'avoir pu revenir ici, Ă  la source, Ă  la vie que j'ai toujours voulu construire au plus profond de moi. Rien n'est parfait mais cette sensation d'ĂȘtre enfin lĂ  oĂč il faut procure une vraie plĂ©nitude <3 Il n'y a mĂȘme pas de mots, on le sent dans ses tripes ;)
    Soso ChoChoQueen

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